Les conseils du Pic Vert
Conseils pour réussir une séance d'observation depuis les cabanes d'observation du Pic Vert
On nous pose souvent la question de savoir comment réussir une séance d'observation ou de prise de vue depuis les cabanes d'observation du Pic Vert. Voici quelques conseils de Jean-François, notre coprésident :
Choisir la saison
On sait, par expérience, qu'il y a des périodes plus ou moins favorables. En hiver certaines espèces ne sont plus présentes autour de certaines cabanes d'observation : les espèces migratrices, par exemple celles du Grand Ratz qui descendent en plaine.
Par contre, on peut constater l'arrivée de certaines espèces venant du Nord de l'Europe ou descendant de la montagne (Pinson du Nord, Tarin des aulnes, Bouvreuil Pivoine,...). En été, les périodes de forte chaleur vont favoriser la présence d'espèces autour des points d'eau (oiseaux, libellules, amphibiens, couleuvres et plus irrégulièrement des mammifères). On constate généralement une certaine inactivité en mai/juin quand les oiseaux sont en train de couver, se faisant plus discrets, et surtout en août après la reproduction et au début des migrations.
Choisir son heure
Les oiseaux sont plus actifs tôt le matin et moins actifs à partir du milieu de l'après-midi, surtout en hiver. Les insectes (libellules, papillons) attendent le réchauffement de l'atmosphère avec le soleil. Les mammifères sont généralement nocturnes donc plus visibles à l'aube et au crépuscule.
Apporter de la nourriture lors des périodes de froid
Les réserves de biodiversité du Pic Vert ayant une visée pédagogique, l'association approvisionne ses cabanes d'observation en graines de tournesol bio durant la saison froide. Cela permet d'aider la faune à passer l'hiver et est un atout pour montrer la faune sauvage aux visiteurs lors d'animations dans nos réserves. On peut également proposer :
- des graines de petites dimensions, maïs, blé (pour les faisans, pigeons, tourterelles, micromammifères,...)
- des petits morceaux de viande et de graisse animale donnés par un boucher
- des noix et noisettes, à coincer dans des fissures ou trous d'un tronc par exemple (pour les sittelles, pics, écureuils,...)
- des fruits (baies, pommes, poires, kakis, raisins, coings) à étaler au sol (pour les grives, étourneaux,...)
- des vers de farine séchés.
Prévoir de l'eau
La faune a besoin de boire et de se baigner (oiseaux), même en hiver. Aussi, il faut casser la glace des points d'eau aux endroits où des baignades sont observées régulièrement. D'autre part, les oiseaux n'aiment pas se baigner dans une eau trouble, souillée par de la vase ou des feuilles. C'est pour cela que le balayage des déchets organiques présents dans les petites mares baignoires installées devant les cabanes d'observation (Gros Mollard, Grand Ratz, Grand observatoire) et le remplacement de l'eau sont indispensables.
Rester longtemps
Il faut compter au moins une demi-heure de présence avant de commencer à voir des animaux (surtout en dehors de la période de nourrissage hivernal). En hiver, ce sont souvent les mésanges qui repèrent les dépôts de nourriture et attirent les autres espèces par les allers et venues et leurs cris.
Lire le cahier d'observation
Cela renseigne sur les espèces vues récemment. Pour cela il est indispensable de bien noter sur ce cahier votre nom, prénom, date, heure d'arrivée et de départ, météo. Les données sont enregistrées sur la base de données du Pic Vert et sont accessibles aux adhérents sur demande.
Prévoir
- des vêtements sombres pour rester discret, confortables (et chauds en hiver : il est parfois frustrant de devoir raccourcir sa séance d'observation à cause du froid !)
- une paire de jumelles
- un petit encas si vous prévoyez de rester longtemps
- une cisaille pour couper l'herbe qui gêne la vue en été
- éventuellement des bougies chauffe-plat pour limiter la buée sur les vitres en hiver (merci de ne pas les laisser sur place et de les remporter !).
Un dernier conseil
Je ne vous ai pas parlé de la météo et c'est volontaire. En effet j'ai constaté plusieurs fois qu'une séance d'observation "à contre courant" est souvent très intéressante. Allez dans les cabanes d'observation quand il fait trop froid, trop mauvais ou trop chaud. Allez-y la nuit, allez-y quand personne n'y va car ce sont les fêtes de fin d'année ou quand le visiteur précédent se plaint de n'avoir rien vu. C'est ce jour-là que vous reviendrez très heureux.
Une petite anecdote pour exemple : le 05 janvier 2021 il faisait très mauvais et je suis allé à la cabane du Gros Mollard entre 10h et 12h. Astrid, notre engagée en Service Civique de l'époque, m'avait dit qu'elle avait mis des graines mais qu'elle n'avait rien vu de particulier. Deux remarques précédentes sur le cahier d'observation montraient la présence d'un seul Rouge-gorge familier. Alors, j'ai nettoyé complètement la petite mare baignoire et changé l'eau, cassé la glace à certains endroits, déposé des petits bouts de viande et des noix. J'ai nettoyé les vitres de la cabane d'observation et j'ai attendu suffisamment. Le Rouge-gorge est venu, puis une Mésange charbonnière et... 6 Bruants fous se sont baignés, puis des Bruants des roseaux, des Bruants jaunes, des Grives musiciennes. Deux Accenteurs mouchets, des Merles noirs, des Pinsons des arbres et un Moineau domestique sont venus manger et se baigner. Dominique Bézy, adhérent du Pic Vert que je remercie, avait noté quelques temps avant la présence des Bruants des roseaux (première citation alors pour la cabane) et je rajoute celle de Bruants fous que je rêvais de photographier. Ci-dessous, la photo du Bruant fou au bain. Ce doit être la température de l'eau qui lui fait dresser les plumes du crâne !!!
En partant à regrets, j'ai dérangé une Buse variable qui lorgnait sur les petits bouts de viande déposés.
Nous vous souhaitons de belles observations !
Jean-François Noblet, coprésident du Pic Vert
Bruant fou au bain, observé depuis la cabane d'observation du Gros Mollard le 05 janvier 2021 ©Jean-François NOBLET