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Les chemins ruraux : 400 ha d'espace naturel dans le Pays Voironnais
1 000 km de chemins ruraux, ce n'est pas rien...
Tout le monde aime se promener dans la nature. Balades en famille, sorties photographiques...
Mais vous êtes-vous posé la question « à qui appartiennent les chemins ? »
À la commune (chemins ruraux) ou aux riverains (chemins d'exploitation) ?
Certains diront : il suffit de regarder le cadastre pour savoir...
Et bien non. Le cadastre est un outil fiscal qui ne s'intéresse pas aux espaces que sont les voies entres les
parcelles. Le libellé sur les voies est souvent erroné et n'a heureusement aucune valeur juridique. Plus de
la moitié des chemins ruraux sont libellés « chemin d'exploitation ».
D'autres diront : il suffit d'aller demander en mairie...
En théorie oui. Mais la plupart n'ont pas de plan et tableau des chemins ruraux à jour.
Seulement 5 communes du Pays Voironnais avaient un plan de moins de 30 ans en 2019. Et celles-ci n'avaient pas mis tous les chemins dans leur inventaire.
30 ans, c'est le délai de prescription acquisitive pour s'approprier un chemin rural.
Le plan et le tableau des chemins ruraux sont l'acte de propriété de la commune. Ne pas en avoir met les chemins en danger.
Le chemin rural appartient à la commune mais plus que cela, c'est un chemin ouvert à tous, quelque soit son lieu d'habitation. Il s'agit d'un patrimoine collectif dont les anciens prenaient soin.
Avec la démocratisation de la voiture, ces chemins ont perdu de leur intérêt et les institutions (Préfecture,
mairie) ont cessé de s'en occuper.
Avec la mécanisation de l'agriculture, les parcelles ont été agrandies, parfois au détriment des chemins...
Avec l'urbanisation, certains chemins ont été goudronnés et privatisés.
Heureusement, nous avons eu le Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de randonnée (PDIPR) qui a permis la remise en état d'une partie des chemins et qui les protège de la privatisation. Mais il reste de nombreux chemins ruraux envahis par la végétation ou interdit au public.
Ces deux dernières années ont montré l'importance d'avoir des chemins accessibles à tous.
La liberté de circulation est un des fondement des chemins ruraux.
Les chemins ruraux permettaient d'accéder à tout le territoire d'une commune. Les perdre, c'est perdre aussi l'accès d'une partie du territoire. Cela peut atteindre 30 % de la commune.
Ces chemins sont des espaces naturels.
Ils permettent la circulation des animaux et sont souvent bordés de haies.
Certains menaient à un ruisseau et considérés comme une impasse, ils ont souvent été revendiqués comme chemin d'exploitation.
Sur le Pays Voironnais, il y a 1 000 km de chemins ruraux soit près de 400 ha.
Alors je pose la question : pourquoi ne pas les conserver et les protéger ?
Corinne Bourrillon, adhérente du Pic Vert
À lire aussi : l'article de Reporterre "À la campagne, où sont passés les chemins d’antan ?"